En ces temps d’isolement inédit et anxiogène, on a vu fleurir, notamment sur internet les “journaux de confinement” : il s’agit moins d’un journal intime que de créer et maintenir un lien avec l’extérieur, d’être vu, de se montrer, d’échanger. Ecrire, c’est s’évader. Alors pourquoi ne pas s’évader un peu plus loin ? Après la rencontre avec Chanouga (déjà documentée sur le site), l’étude en classe et à distance de son oeuvre Narcisse, le “sauvage blanc” qui a passé dix-sept ans chez les aborigènes d’Australie, les élèves de 5e se sont glissés dans la peau du jeune vendéen embarqué pour les antipodes, en écrivant son carnet de voyage. Ils ont ainsi pu revivre ses journées de jeune mousse du Saint-Paul découvrant les mers du Sud, son angoisse du naufrage, son émerveillement devant la faune et la flore locales, et la chaleur d’être accueilli par un peuple pacifique qui l’adoptera comme l’un des siens. En voyageant par l’écriture, nos marins par procuration ont sans doute vécu, malgré les opportunités limitées de cette drôle de période, davantage que prévu.